MERCI car cette page a été vue :

Le monoski de bosses


Le monoski de bosses


Auteurs : Florence Le Vot et Greg Spanel


Pratiquer le monoski de bosses est une façon amusante de passer une journée au ski. C’est en effet un défi à plusieurs niveaux et il s’agit très probablement de la pratique la plus exigeante techniquement. Si vous n’avez pas une technique absolument parfaite, vous serez nul dans les bosses, même si vous êtes rapide au dehors. La technique du ski de bosses nous pousse à regarder les pistes d’un autre œil. Il est vrai que se lancer dans un champ de bosses peut être un peu flippant car on sait tous ce qui va se passer à la moindre erreur, et cette peur croît tout à fait naturellement à mesure que les bosses sont hautes et que la pente est forte. Sur tous les autres terrains, dans les autres disciplines, la plupart du temps, si on se loupe on peut plus facilement se rattraper et si on chute, on ne se fait pas « masser » par des bosses pendant plusieurs dizaines de mètres. On en voit d’ailleurs beaucoup qui vont vite sur pistes ou en hors-piste tout en étant souvent déséquilibrés vers l’arrière, avec les bras écartés, les mains qui s’agitent dans toutes les directions, les genoux ou le bassin bloqué... Tant qu’ils ne skient pas dans un champ de bosses, toutes ces erreurs peuvent passer. Mais dans les bosses, ça ne passe pas et ces skieurs se retrouvent complètement à la rue. D’ailleurs, ils n’aiment généralement pas ça ! En bosses, si vous n’êtes pas parfaitement posé sur votre planche, avec une technique confirmée, précise, et une concentration totale, vous êtes vite désarçonné.

Il faut une technique parfaite et une concentration totale car si vous sortez d’un slalom, ce n’est généralement pas bien grave, vous perdez du temps ou vous loupez un piquet. Si vous faites des erreurs en poudreuse et que vous chutez, vous vous en tirez couvert de neige. Bien sûr, je ne parle pas de freeride engagé. En bosses, si vous faites une faute, la sanction est immédiate et le rattrapage quasiment impossible. Un skieur qui ne maîtrise pas les bosses n’est pas un skieur accompli. Tout comme un skieur qui ne saurait pas conduire sa planche sur de la neige dite « bleue » (du « verglas », du « carrelage », appelez ça comme vous voulez). Un skieur accompli doit savoir skier sur toutes les neiges, dans tous les terrains. Cet apprentissage peut prendre des années, on peut le peaufiner tout au long de son existence, c’est ce qui en fait toute la beauté. Pratiquer le ski de bosses très régulièrement vous mettra non seulement en forme mais cela améliorera également votre confiance et votre maîtrise. Si vous savez skier dans les bosses, vous savez faire face à tout type de terrain et en particulier à ce qu’il y a de plus difficile en monoski : la pente, les virages très courts, une vitesse réduite.

Bon, cela étant dit, n’oubliez jamais que le ski de bosses doit rester amusant. N’attaquez pas les bosses avec la peur au ventre. Commencez par de petites bosses sur des terrains peu pentus. Dites-vous que vous allez vous amuser et parfaire votre technique. C’est le meilleur des conseils que l’on puisse donner : amusez-vous ! Après tout, nous sommes à la montagne pour skier et prendre du bon temps.

Pour apprendre à skier un champ de bosses, il vaut mieux attendre les bonnes conditions. Il vaut mieux débuter cet apprentissage avec une neige tendre. Attendez la bonne neige, ça vaut mieux que de vous dégouter. Avec de la neige tendre, les bosses se font plus douces et conciliantes. Le top c’est en neige de printemps mais c’est dommage d’attendre la fin de la saison pour s’y mettre.

Il vous faut des bâtons courts. Le gros problème de nombreux monoskieurs ce sont les bâtons beaucoup trop longs. Vous connaissez la technique pour choisir des bâtons à la bonne longueur : on se tient debout, on les tient à l’envers (poignées posées au sol, pointes vers le ciel), on serre la pointe avec la main, le coude doit former un angle droit ou légèrement ouvert mais surtout pas fermé.

Votre planche doit pouvoir dériver facilement au niveau du talon. Une planche de carving n’est donc clairement pas appropriée. Il faut que vous puissiez faire l’essuie-glace facilement avec l’arrière de votre planche. Si vous avez un talon qui fait presque la même largeur que la spatule, ou 10~12 mm de moins, vous aurez sans doute intérêt à arrondir un peu les carres pour qu’elles soient moins mordantes.

Une planche étroite est bien plus vive qu’une planche large. Il vaut donc mieux une planche très étroite dans les bosses.

Cherchez une piste avec un angle modéré au départ et des bosses de petite taille. Cherchez une piste où les bosses sont relativement homogènes en forme, en taille et en espacement. Il vous sera extrêmement difficile d’apprendre sur une piste de bosses très inclinée ou si les bosses sont ou très larges ou très creusées, ou mal coupées, avec un bec entre les 2 versants. Le ski de bosses s’apprend progressivement. Vous devez apprendre à maîtriser le geste sur un terrain abordable avant de vous aventurer sur des terrains plus difficiles et avant d’aller plus vite, sur des champs plus pentus.

Passons à la technique maintenant. Je pourrais vous raconter tellement de choses sur la technique de ski de bosses, je les skie depuis toujours et pourtant j’apprends en permanence de nouvelles choses, à chaque fois et en continu. C’est la raison pour laquelle le ski est pour moi l’une des meilleures activités au monde. Le ski freestyle, freeride, le ski de bosse nous force à regarder le terrain différemment. Le ski de bosses nous oblige à prendre des décisions immédiates en un millième de seconde tout au long du champ de bosses. Chaque bosse étant différente, chaque virage l’est également, on ne peut pas reproduire deux fois de suite la même descente comme on pourrait le faire sur une piste ou en freeride. Quand vous descendez un champ de bosses en maîtrisant votre descente de haut en bas, la sensation est incroyable, c’est vraiment grisant.

Pour descendre un champ de bosses, il faut se concentrer sur trois axes : position, contrôle et tactique. Les points que je vais aborder seront chacun liés à l’un de ces trois axes :

  1. Tout d’abord, un champ de bosses constitue un test imparable quant à votre position sur le monoski, et quant à votre forme physique également (tonicité, endurance, vivacité). Le ski de bosses demande un contrôle permanent de l’équilibre et une attitude très tonique. Si vous êtes paresseux ne serait-ce qu’une demi-seconde, la sanction sera immédiate et sans appel. 
  2. Deuxièmement, nous avons besoins d’énormément de contrôle. Il n’y a quasiment pas de marge d’erreur dans les bosses. Les lignes sont susceptibles de changer rapidement. Les bosses sont de tailles et de formes différentes et il faut être prêt à faire des choix rapides tous les dixièmes de seconde pour décider où et comment on va tourner. 
  3. Enfin, nous avons besoin de nous fixer une ligne au sein du champ de bosses, un « plan de route » en quelque sorte. On ne se lance pas comme ça au petit bonheur la chance. Sur quelle ligne vais-je skier ? Comment visualiser ma ligne de bosses ? Où regarder dans une ligne ? Certaines de ces décisions peuvent être prises pendant que l’on observe le champ de bosses depuis la remontée mécanique. D’autres seront prises pendant la descente. 

Un comportement qui a un impact négatif sur la position, que je constate souvent en regardant les autres, est le fait de baisser les mains. Ces gens ne font pas usage ni de leurs mains ni de leurs bâtons, ou en tout cas pas comme il le faudrait. C’est une erreur. Lorsque l'on est dans les bosses, on doit garder le corps centré dans la ligne de pente de la piste :

  1. Le corps tourné vers l’avant ; 
  2. Les yeux regardent quelques mètres devant ; 
  3. Il faut garder les mains devant et levées. C’est très important ;
Pour vous entraîner, pliez vos bras à un angle de 90° depuis le coude et gardez les mains devant et à la même hauteur. Imaginez que vous tenez un plateau repas posé en équilibre sur vos mains et sur les bâtons. Gardez les mains écartées d’une largeur d’épaule environ.  


Si vous regardez ma position, je garde les mains rentrées autour de mon nombril au centre de mon corps. C’est mon point d’équilibre. Je me sens à l’aise dans cette position. Est-ce qu’on est obligé de garder les mains dans cette position ? Non. Mais on ne veut pas que les mains et les bras s’agitent de manière incontrôlable comme je l’ai vu trop souvent car cela signifie que vous tentez de corriger des déséquilibres constants.

Garder les mains écartées d’une largeur d’épaule est une bonne base. Avec cet écart, vous n’avez pas à porter aussi loin pour planter le bâton. Tout reste centré et axé sur la pente. C’est très important. 

Vos épaules, votre buste et votre tête devront tous les trois être tournés dans la même direction : vers la pente. Ce but sera autant plus facile à atteindre si vous gardez vos mains devant. 

Efforcez-vous de ne pas baisser les mains. Lorsqu’on est dans les bosses en train de faire un virage, on a parfois tendance à baisser la main qui vient de faire un planté de bâton, en la laissant passer derrière soi. Cette action aura pour effet de visser le haut du corps, de vous dévier de l’axe de la pente et de vous amener vers l’arrière. Quand ceci arrive, le corps tout entier entamera une déviation dans cette direction, vous faisant perdre le contrôle et vous envoyant en dehors de la ligne. Ceci impactera votre capacité d’entamer le prochain virage car votre mouvement ne sera plus dirigé dans l’axe de la pente mais sur le côté. Le fait de garder les mains devant et les épaules toujours face à la pente est un bon remède à ce problème. 

Nous sommes des monoskieurs et nous portons ces bâtons dans la montée. Faisons-en bon usage alors !  Bon nombre de problèmes de mains viennent du fait que les gens ne savent pas quoi faire avec leurs bâtons. Ils les laissent de côté et les laissent traîner au vent, s’en servent pour récupérer des déséquilibres de temps en temps. Dans les bosses, il faut les planter les bâtons. Et d’ailleurs, le planté de bâton est l’une des choses les plus dures à apprendre et à mettre en œuvre dans un champ de bosses.  

  1. Le planté de bâton servira à initier le prochain virage et aidera à garder le corps en position face à la pente. 
  2. Tenez le bâton devant vous dans votre main. D’abord, tenez-le vers le bas. Maintenant, faites une rotation du poignet pour tendre le bâton vers l’avant, jusque 45° environ. Ça devrait être à peu près la limite de votre mouvement de poignet. 
  3. Maintenant, tirez le bâton en arrière de 45°. Un coup en avant, un coup en arrière, un peu comme si votre bâton était un balai d’essuie-glace. 
  4. Lorsqu’on est dans un virage, il faut planter le bâton sur la bosse qui se présente devant. Visez après le sommet, lorsque démarre le versant aval de la bosse. Ne plantez pas sur le côté amont de la bosse car votre bras va alors se plier et passer derrière vous lorsque vous passerez la bosse. Il sera alors difficile de maintenir une bonne position et de ramener le bras vers l’avant à nouveau avant le prochain virage. 
  5. Dans le virage, vous allez étendre votre bras légèrement, étendre le bâton de la manière que nous avons déjà décrite et le planter un peu après le sommet. En virage autour de la bosse vous allez déplacer le bâton en arrière comme on en a déjà parlé. Ceci arrivera naturellement. Le haut de votre main et le bâton seront face à la descente et en même temps l’autre main sera en train de s’étendre vers la prochaine bosse. Un bâton à l’avant et l’autre en arrière en tapant légèrement le sommet des bosses. 

Au fur et à mesure que vous deviendrez plus à l’aise avec le planté de bâton, vous pouvez desserrer votre prise du bâton afin de l’étendre plus loin, au-delà de 45°. Ce faisant, vous pouvez atteindre un point plus éloigné derrière la bosse pour planter le bâton. Une autre manière d’approcher le planté du bâton est de frapper le sommet de la bosse puis de tourner autour du bâton. C’est un moyen d’initier le virage de d’avancer vers le prochain virage. L’utilisation des bâtons maintiendra vos mains devant et ainsi vous garderez la bonne position. Il s’agit de garder le corps tourné vers la descente et de garder une position serrée et centrée, avec un corps solide, gainé, tonique.

A présent nous avons nos mains devant nous et nous sommes en mesure de planter le bâton. La prochaine étape est d’apprendre à amortir une bosse. C’est maintenant que les mouvements du bas du corps entrent en jeu. On ne skie pas un champ de bosses du haut en bas lorsqu’on débute, on va plutôt skier en diagonale.

Vous allez skier à travers les bosses, les mains devant, en vous assurant de ne pas laisser la main amont passer aval ou derrière votre épaule. 
En skiant à travers les bosses, vous allez soulever et étendre (flexion – extension) vos jambes. Tout est dans les jambes, pas dans le buste. 
  1. Il faut garder la partie supérieure du corps aussi immobile et contrôlée que possible. 
  2. En arrivant à la première bosse, vos jambes seront étendues à 90%. 
  3. En arrivant sur la bosse, vous allez devoir remonter vos genoux pour absorber la bosse. Jusqu’à adopter une position assise mais toujours en restant bien penché sur l’avant. 
  4. En arrivant au sommet de la bosse, vos jambes seront fléchies. Cette compression est variable, elle doit s’adapter à la hauteur des bosses.
  5. Après le sommet d’une bosse, vous devez pousser sur vos jambes en descendant la bosse vers le point le plus bas de l’autre côté, en restant toujours au contact de la neige. Répétez le mouvement. Vous vous entrainez à n’utiliser que vos jambes, en gardant le buste aussi immobile que possible. 
  6. Skiez en traversée aussi loin que vous le voulez, puis plantez le bâton et skiez autour d’une bosse avant de traverser à nouveau dans l’autre sens, en travaillant la flexion-extension de vos jambes. L’idée c’est de pomper dans les bosses. Vus de profil, la courbe formée par vos genoux du haut du champ de bosses jusqu’en bas de celui-ci doit accompagner la courbe des bosses tandis que celle formée par vos épaules doit être quasiment une ligne droite. 
  7. Attention : fléchir les jambes va vous asseoir en arrière. Il faut compenser cela en maintenant le buste vers l’avant. 
Dès le moment où vous vous sentez à l’aise avec ce mouvement de flexion-extension dans les bosses, commencez à diminuer le nombre de bosses à travers lesquelles vous skiez sans tourner. Petit à petit, vous vous sentirez suffisamment en confiance pour tourner après chaque bosse, à une vitesse lente au départ, puis en augmentant légèrement l’allure. En arrivant dans un virage, vous allez amortir la bosse vers laquelle vous skiez. Vous allez remonter les jambes du côté montant, et en arrivant au sommet, vous allez pointer les orteils vers le bas du creux suivant, étendre et pousser vos jambes de l’autre côté dans le creux du prochain virage. N’oubliez pas : le ski de bosses c’est du contrôle des pieds à la tête.
Au fur et à mesure que vous allez travailler votre technique dans les bosses, vous allez gagner en vitesse et en fluidité. Certains gestes deviendront des automatismes. En prenant de la vitesse, certaines phases deviendront plus faciles. Mais vous devez constamment contrôler votre vitesse et être en mesure de décélérer sans perte de contrôle. Enfin, au-delà d’une certaine allure, les gestes évoluent, on tape alors davantage la face amont des bosses et une autre rythmique se met en place. Mais avant d’en arriver là, il y a du chemin à accomplir. 

Comment débuter votre session d’entraînement dans les bosses ?

Choisissez une ligne ; skiez environ 3 ou 4 virages, peut-être davantage si vous vous sentez à l’aise. A présent, vous avez un peu de vitesse. Lorsque vous décidez de ralentir, voici ce qu’il faut faire :
  1. Une fois que vous êtes arrivé au sommet d’une bosse, mettez plus de pression et plus d’angle sur la carre, pour mordre la neige et vous ralentir. N’oubliez pas, à ce moment-là, de regarder devant vous pour gérer le prochain virage et la prochaine bosse. Cette technique vous permet de réguler votre vitesse et ce faisant, vous apporte plus de contrôle et de sécurité. 
Si la ligne se déplace, vous pouvez déraper sur la descente de la bosse, ralentir et regarder autour de vous pour vous recaler sur une autre ligne.
Une autre façon de contrôler sa vitesse s’exerce dans le virage mais c’est une technique plus difficile. En descendant la bosse vers le prochain creux, vous poussez vos talons vers l’extérieur et venez alors buter dans la bosse suivante pour ralentir, en mettant là aussi beaucoup de pression sur la carre afin de ralentir mais beaucoup moins d’angle. 
Attention toutefois à ne pas tomber dans l’excès : si vous poussez trop sur les talons il se peut que vos orteils et vos skis se retrouvent en sur-rotation par rapport au haut du corps. En phase de virage vers le creux, exercez plus de pression sur la carre intérieure pour ralentir tout en absorbant la bosse suivante. Pour y parvenir il faut bien dissocier le bas et le haut du corps, mettre de l’angle latéralement, planter la carre et absorber la bosse en fléchissant les jambes. Bien sûr, il faut toujours garder vos mains devant. Si vous ne le faites pas vous allez immanquablement perdre le contrôle.

  1. Imaginez une ligne droite qui traverse le corps depuis le sommet de la tête jusqu’aux pieds. 
  2. Il faut rester centré sur cet axe. 
  3. Vos genoux doivent se trouver au-dessus de vos orteils. Vous devez sentir la pression de la languette de vos chaussures de ski sur les tibias. 
  4. Le bassin légèrement penché vers l’avant. 
  5. Mains devant, coudes fléchis à 90°. 
  6. Épaules hautes, avec le tronc légèrement penché en avant. 
  7. La tête droite, les yeux regardant à 5~7 mètres devant. 

Il s’agit de la position de base, celle vers laquelle vous revenez constamment, un peu comme le point vertical d’un métronome. Cette position permet aux genoux de faire pleinement leur travail d’amortissement. Dans cette position, vous êtes totalement prêt à affronter les bosses qui se présentent devant vous, prêt à les amortir. Rappelez-vous de ne pas vous asseoir et de ne pas laisser l’une de vos mains partir derrière la ligne des épaules. Restez agressif, tonique et penché vers l’avant. Le fait de garder vos mains devant vous est un principe fondamental, qui accompagne le planté du bâton. En tendant vos bras alternativement pour planter les bâtons, votre corps va suivre le mouvement vers l’avant car il faut constamment atteindre la bosse suivante en étant actif pour aller la chercher et non passif en la voyant arriver. 

Une autre chose qui présente des difficultés pour certaines personnes est de savoir comment choisir la meilleure ligne, où skier dans les bosses. Ce n’est pas évident à apprendre car il y a beaucoup de lignes et beaucoup de possibilités. Si vous regardez certains skieurs, vous verrez qu’ils skient en faisant des zig-zags entre les creux des bosses. C’est la manière la plus facile de les descendre mais c’est aussi la plus physique car vous descendez dans le creux des bosses et ceci demande beaucoup d’amortissement et d’amplitude au niveau des jambes. C’est cependant une technique qu’il faut savoir maîtriser. Une autre façon de les descendre lorsqu’on a un niveau plus avancé et une parfaite confiance c’est de passer les bosses de sommet en sommet en skiant sur une ligne droite imaginaire. Cela demande beaucoup plus de vitesse, une technique avancée et une très grande vivacité.

Le problème auquel nous sommes tous confrontés dans les bosses est de savoir où regarder. Vous ne devez surtout pas regarder ni vos pieds ni le premier virage. Ceci vous empêchera de voir ce qui se trouve devant vous et votre cerveau ne pourra pas se préparer subconsciemment à la bosse suivante. Il faut regarder à quelques mètres devant vous dans l’axe de la pente. Vous devez regarder 2 ou 3 voire même 4 bosses plus bas. Je sais que ça a l’air fou mais c’est ce qui fonctionne le mieux. Essayez par vous-même la prochaine fois et vous serez épaté. Nos cerveaux sont tellement puissants qu’ils ont la capacité de réfléchir pendant qu’on se concentre sur autre chose, ils se souviennent de ce qu’on a vu et déclenchent les bons automatismes. Le fait de porter le regard loin devant vous prépare à ce qui vous attend et aux virages que vous allez devoir effectuer. Commencez par regarder environ 2 virages à l’avant au début et vous augmenterez progressivement au fur et à mesure. 

N’oubliez surtout jamais de vous amuser, en toute circonstance. Ne regardez pas les bosses en vous disant « Je ne peux pas descendre ça. ». Si ! Vous pouvez le faire. Il faut juste apprendre et s’entraîner. Souvent, longtemps, pendant plusieurs années. Skiez-les tranquillement si vous avez de l’appréhension mais n’oubliez cependant pas que la technique de ski de bosses requiert un certain rythme pour se mettre en place. Il va donc falloir que vous atteigniez progressivement la bonne vitesse.

En images la technique de passage de bosses.


image 1


Actuellement, je suis en bas du creux de la ligne.  

Mes jambes sont étendues vers le bas mais tout de même légèrement pliées, prêtes à amortir la prochaine bosse.
Dans ce cliché vous pouvez observer la position de la main et le planté de bâton en action.
La main gauche est prête à effectuer le prochain planté de bâton. Le haut de la main droite est pointé vers la descente suite au planté précédent.
Les yeux regardent la descente, pas mes pieds.






Image 2


Ici vous pouvez observer le mouvement d’amortissement. Par rapport à l’image précédente j’ai soulevé mes jambes pour absorber la bosse.
Le bâton de gauche est planté sur le sommet de la bosse. Les épaules, les bras, les mains et le corps sont tous tournés vers la pente.












Image 3






Après la crête de la bosse, les genoux comprimés contre le haut du corps. Je penche légèrement en arrière, mais pas suffisamment pour tirer mon poids en arrière.

















Après la crête de la bosse, j’étends mes jambes sur le versant aval de la bosse. Ma main droite commence à faire le mouvement vers le prochain planté. Voyez comment mes mains sont repliées vers le nombril. Dans cette partie du virage, vous pouvez pousser le ski un peu plus sur le tranchant pour déraper et ralentir, afin de contrôler votre vitesse.










Je prépare le planté de bâton suivant avec la main gauche. Vous remarquerez que le monoski est sur le tranchant ici et un peu plus en travers de la pente. Je ralentis dans ce virage pour garder le contrôle de ma vitesse.








En bas du creux, la main droite est tendue pour effectuer le planté.















L’image précédente en gros plan. Ici vous voyez que mes épaules et mes mains sont toujours face à la pente. Les jambes sont étendues, prêtes à amortir la prochaine bosse.









En sortant du creux, genoux pliés et comprimés vers le haut. La main droite plante le haut de la bosse.













Ici vous voyez bien la compression dans le virage. Vous ne voyez pas derrière mon genou, ce qui est une bonne chose.








Ayant passé la crête de la bosse, je débute le mouvement d’extension des jambes vers le versant aval de la bosse afin de ralentir.








Image10






En bas du creux, la main gauche est étendue pour effectuer le planté de bâton suivant.










Image 10a












L’amortissement de la bosse suivante, les jambes comprimées, la position du corps toujours face à la pente.











Les jambes sont étendues sur le versant aval de la bosse. Je suis un peu trop debout ici dans ce virage, mais les genoux sont toujours pliés.













En bas du virage, prêt à amortir la prochaine bosse. Les épaules et les mains sont face à la pente. La main droite est étendue pour planter le bâton.










La compression des jambes et des genoux pour amortir la bosse. Le bâton de la main droite est planté sur le sommet de la bosse.  












Immédiatement après l’amortissement, je commence à étendre mes jambes vers le bas pour rester constamment au contact de la neige sans jamais décoller.













Un autre cliché de la compression du bas du corps lors d’un virage. Mon bras droit est un peu trop étendu.














Les jambes sont en extension pour atteindre le bas de la bosse suivante.





Un dérapage plus agressif dans la bosse pour ralentir. Les épaules toujours faces à la pente descendante.







Un autre cliché où je remonte mes jambes afin d’amortir la prochaine bosse.
L’image de la compression : dans cette image vous voyez la compression et l’amortissement vu d’en dessous en regardant vers le haut. Les genoux sont pliés et remontent pour amortir la bosse. Les mains sont devant. La main gauche s’étend pour effectuer le planté de bâton suivant. La main droite termine le planté précédent et je commence à la ramener vers mon nombril. Je regarde la ligne devant moi, jamais mes pieds. Les épaules et les bras forment un carré et font face à la pente. 




Note 1 :


Si vous regardez ces photos en succession rapide vous pouvez voir l’amortissement dont je parle dans le guide. La compression du corps, le soulèvement du bas des jambes, l’absorption. 

Images  1, 2 et 3
Images  10 et 10a
Images  12 et 13

Elles vous montrent à quoi ressemble le mouvement en approchant la bosse depuis le creux. Vos jambes sont étendues à 90% et vous les soulevez contre le corps pour aller à la rencontre de la bosse et l’avaler. Il faut vraiment de l’amplitude dans ce mouvement, le haut du corps doit évoluer sur une ligne imaginaire parallèle à la pente tandis que la flexion extension des jambes fait tout le travail en-dessous. 
On peut avoir l’impression que je suis pratiquement en position assise dans le virage mais ce n’est pas le cas en réalité. Si vous vous asseyez dans le virage, votre corps partira en arrière et vous allez perdre le contrôle. Il faut donc absorber les bosses au maximum tout en restant toujours penché vers l’avant, c’est de cette manière que vous maintiendrez le contrôle. Si votre amorti n’est pas assez efficace vous serez déporté en dehors de la ligne ou pire : vous décollerez et c’est le début de la fin ! Garder les mains devant vous aidera à rester agressif, à avoir toujours le contrôle. 
L’ennemi N°1 du ski de bosses c’est le déséquilibre arrière et la perte de contrôle qui s’en suit. 






































Aucun commentaire: